En Belgique, les PME (< 50 personnes) représentent (source: Ministère de l’économie, 2012) :
En général, les méthodes d’évaluation traditionnellement utilisées pour les PME sont les mêmes que pour les grandes entreprises et sociétés cotées :
Les
PME présentent cependant certaines caractéristiques uniques qui
impactent le mode de détermination des paramètres de base de
l’évaluation (cash-flows/résultats, taux d’actualisation…) et qui
peuvent impacter la valeur de l’entreprise.
Les 5 challenges de l’évaluation des PME en Belgique sont :
Les
états financiers historiques ne donnent pas forcément un état correct
de la situation future. La législation comptable étant basée sur le
principe de prudence, les valeurs reprises dans les comptes ne
correspondent pas toujours à la valeur réelle. Comment déterminer le
niveau économique des cash-flows (DCF) ou des résultats (multiples)?
Pour beacoup d'entreprises, la référence au marché des capitaux n'est pas un critère pour la valorisation. Il faut, sur la base d'autres méthodes, estimer ce coût des fonds propres. Comment estimer le coût des fonds propres ?
La
valeur des titres est également influencée par le nombre d'acheteurs
potentiels. Comment intégrer, dans la valeur de l’entreprise,
l’illiquidité de ses titres?
La valeur d'une entreprise dépend parfois de la personnalité et des capacités du dirigeant.Comment intégrer, dans la valeur de l’entreprise, ce risque de dépendance/de continuité?
La
dépendance d'un seul produit et/ou la nature des activités sont des
éléments essentiels dans la détermination de la valeur de l'entreprise.
Comment intégrer, dans la valeur de l’entreprise, le risque lié à la
non-diversification ainsi que d’autres risques spécifiques?
Certaines théories ont été développées (ex. le « total beta » d’A. Damodaran) mais la plupart des praticiens utilisent un modèle empirique consistant à ajouter au taux d’actualisation une prime de risque spécifique (« small firm premium »), intégrant tout ou partie des risques mentionnés supra.
Même si les principes sont fondamentalement les mêmes, l'évaluation des PME est beaucoup plus difficile et technique
que celle des grandes entreprises et sociétés cotées. Cependant, le
temps et l'argent consacrés sont souvent inversement proportionnels au
niveau de difficulté de la mission.
Les auteurs qui font autorité en matière d’évaluation accordent peu d’attention aux PME (absence de littérature exhaustive et récente).
Les méthodes des multiples boursiers sont à utiliser avec prudence pour
l’évaluation des PME; il est en effet difficile d’intégrer dans un
multiple - ou une décote - l’ensemble des caractéristiques de ces
entreprises (a fortiori celles qui affectent leur valeur).
Au-delà des spécificités des PME, le contexte de l’évaluation
doit être pris en considération. Par exemple, l’évaluation d’une PME
dans un contexte de vente à une société cotée en bourse (ou IPO) peut
suivre un processus plus conventionnel. Les ajustements de valeur
inhérents aux PME peuvent alors être partiellement, voire totalement,
ignorés.
Pour plus de détails, il est renvoyé vers la
présentation donnée lors de la journée d'études organisée par l'IRE le
23 octobre 2014 sur les récentes méthodes d'évaluation.
Source : Les challenges de l’évaluation des PME, présentation d’Alexandre Streel, Réviseur d’entreprises, lors de la journée d’études organisée par l’IRE