14 mars 2022
Marc Bihain, secrétaire général IRE
En 2021, la journée du révisorat n’a malheureusement pas pu être organisée en raison des mesures liées à la crise sanitaire. Le comité exécutif a décidé d’organiser, à la place, un webinaire le 17 janvier dernier reprenant quelques messages clés qui auraient dû être annoncés lors de la journée du révisorat.
Je me permets de rappeler ci-après les principaux messages formulés.
Nous avons organisé en 2021, de façon totalement anonyme, une enquête de qualité auprès des clients de la profession. Globalement les résultats de cette enquête sont excellents et nous ne pouvons que nous en réjouir.
Le résultat le plus spectaculaire est que nos clients nous font confiance à plus de 99 %. C’est rassurant car créer la confiance est le véritable ADN de notre profession.
Par ailleurs, la connaissance que nous avons de nos clients ainsi que nos compétences en matières financières et comptables sont très largement reconnues.
Comme points d’attention, on peut citer que nous devrions encore nous améliorer en ce qui concerne les compétences IT. Le réviseur d’entreprises pourrait également plus souvent formuler des propositions d’amélioration du système de gestion financière de son client. En effet, quand il en formule, elles sont suivies à plus de 94% des cas.
Les résultats complets de l’enquête peuvent être consultés ici : enquête FR | enquête NL
La commission des normes, aidée par différents groupes de travail ad hoc, a produit au cours de l’année 2021 un travail de haute qualité en matière normative. L’année 2021 fut particulièrement intense en raison du grand nombre de projets normatifs et de la nécessité de nous adapter au nouveau Code des sociétés et des associations.
Dans le cadre de cette brève chronique, il m’est impossible de commenter, une par une, l’ensemble des normes que nous avons approuvées ou qui sont en cours d’approbation. Je tiens simplement à saluer ici le travail réalisé par la commission des normes, les groupes de travail, avec le soutien des équipes de l’IRE, et par le conseil pour aboutir à la rédaction de normes d’exercice professionnel complètes, compréhensibles et pratiques.
C’est un travail certes difficile, mais indispensable. En effet, le respect d’un cadre normatif exigeant est la meilleure garantie d’un travail de qualité. Ce n’est que par la qualité que nous sommes et serons en mesure de démontrer la valeur ajoutée de notre métier.
C’est la raison pour laquelle le conseil de l’IRE continuera à mettre l’accent sur des normes strictes pour encadrer nos prestations. En ce qui concerne les missions qui sont communes avec les experts-comptables certifiés, on peut se réjouir que cette même exigence de qualité soit partagée par les dirigeants de l’ITAA afin d’assurer le respect d’un « same level playing field » entre les membres de nos 2 instituts.
2022 va connaitre une nouvelle évolution très importante dans nos cabinets. La norme ISQC1 va, en fin d’année, être remplacée par les nouvelles normes ISQM.
Le conseil de l’IRE est bien conscient de l’effort très important qui sera demandé aux cabinets pour se mettre en conformité par rapport à ces nouvelles normes. C’est la raison pour laquelle de nombreuses formations, ainsi que des vidéos seront proposées tout au long de l’année 2022 afin que chaque cabinet puisse se familiariser avec l’ISQM.
En outre, le conseil de l’IRE a décidé de développer un outil IT permettant un accompagnement des cabinets dans la mise en œuvre de ces nouvelles normes. Il vous sera présenté très prochainement.
Ceci démontre l’intérêt de l’IRE à s’assurer que chaque cabinet de révision, quelle que soit sa taille, soit en mesure d’intégrer harmoniquement ces nouvelles exigences organisationnelles.
Les informations non financières vont prendre une importance de plus en plus grande dans les prochaines années, pour les entités d’intérêt public mais également pour les grandes PME. Les ambitions de la Commission européenne en matière de neutralité carbone sont très hautes. La contribution des entreprises est essentielle pour atteindre ces objectifs.
Si je me limite à l’aspect « environnemental » de la proposition de directive actuellement en discussion, pour chaque investissement, chaque décision d’une entreprise, il sera nécessaire d’en mesurer l’impact sur l’environnement.
Cela présuppose que des règles claires soient élaborées et qu’un reporting précis soit exigé. En outre, ce reporting devra faire l’objet d’un audit indépendant. Dans un premier stade, la Commission européenne propose un rapport d’assurance limitée, qui deviendra ultérieurement un rapport d’assurance raisonnable.
A n’en pas douter, le commissaire est le tiers de confiance indépendant le mieux placé pour réaliser ces audits et rédiger ces rapports d’assurance. Nous défendons en tout cas avec conviction ce point de vue auprès de la Commission européenne et du Conseil européen.
Mais ne nous voilons pas la face, ces nouvelles exigences en matière de reporting des informations non financières vont demander à nos cabinets d’étendre sensiblement le champ de leurs compétences techniques. Nous devrons engager de nombreux spécialistes pour réaliser ces contrôles. Nous devrons également nous former ainsi que tout notre personnel.
C’est un défi majeur pour notre profession, mais aussi une formidable manière de donner du sens à nos travaux et d’accroitre notre attractivité car nos interventions contribueront directement à la survie de notre planète.