19 janvier 2023

Un entretien avec Laura Guarino et Hélène Spegelaere, deux femmes réviseurs d'entreprises sur leur trajectoire professionnelle, leurs motivations et leurs défis pour 2023.

Interviewer: Charles de Streel (CDS)

Laura Guarino (LG)
Hélène Spegelaere (HS)

 

CDS : Hélène et Laura, Merci de vous présenter brièvement pour les lecteurs.

HS


Je dispose d’environ 20 ans d’expérience dans le révisorat et ai été conduite vers ce métier par un professeur d’université passionnant qui m’a transmis la passion de ce métier. J’ai toujours exercé mon métier chez des SMP.

Je conjugue ma formation avec celle d’expert judiciaire et de médiateur en matière commerciale.

J’ai la chance d’avoir 3 stagiaires pour lesquels je joue le rôle de maître de stage, j’ai été  membre de la commission des normes et je suis membre de quelques groupes de travail et membre du jury d’examen d’aptitude au sein de notre Institut.




LG


J’ai commencé dans l’audit en 2010 après des études à l’ICHEC. Je suis devenue réviseur en 2016.

J’ai évolué dans des cabinets de taille de plus en plus grande pour donner suite aux fusions et aux rapprochements de cabinets. Cela m’a donné la possibilité de développer les compétences de gestion d’équipe et de pouvoir collaborer avec de plus en plus d’autres professionnels. On se sent moins seul quand on joue en équipe.

Je suis passée par la commission de stage, la commission formation et le conseil des jeunes pour être représentante de la profession au sein du Conseil depuis 2022.


CDS

Je constate, au vu de votre parcours que le métier change tout le temps et qu’on n’en n’a jamais terminé avec les défis et l’acquisition de compétences.

Ces éléments me semblent être au cœur de notre métier. La passion, engagée par des rencontres et des professeurs

 

CDS : Que pensez-vous de la confraternité existante au sein de notre profession ?

LG

Le respect mutuel est essentiel. Nous apprécions les confrères et les collègues objectivement sur base des compétences mais également en évaluant les qualités personnelles de chacun.

C’est le partage de valeurs de confiance, d’ éthique et de fiabilité qui permettent la confraternité et ce sentiment d’appartenance à la profession.

HS

La confraternité est essentielle et c’est le préalable avec la possibilité d’échanger des expériences qui nous permet d’améliorer notre qualité.

Par l’organisation des séminaires et des événements, notre Institut contribue à la confraternité.

CDS

Je constate donc que la confraternité est très présente au sein de notre profession et qu’elle dépasse tout type d’organisation pour montrer une belle unité au sein de la profession.

 

CDS : Quelles sont vos 2 plus belles expériences dans le révisorat et que vous ont apporté ces expériences.

HS

Malgré les possibles nuits blanches et stress engendré, ce sont les dossiers difficiles qui m’ont le plus apporté. Le sentiment du devoir accompli et des services rendus aux clients dans le respect de notre déontologie et sur base de notre expérience et expertise sont très enrichissants.

Les liens humains développés au cours de ma carrière donnent du sens à mon travail et permettent de faire le lien entre aspirations personnelles et réalisations professionnelles.

LG

Le retour reçu des clients pour un travail bien accompli permet de construire le sens du métier.

Les rencontres déterminantes avec des clients ou des gens du métier sont le fondement du sens et de l’attractivité de notre profession. Particulièrement les personnes qui ont une vision sur le futur et qui la partage avec nous. De plus, je partage ce métier avec mon compagnon, réviseur lui aussi, ce qui est véritablement enrichissant.

CDS

Malgré que nous soyons répertoriés comme des professionnels du chiffre, j’observe que les liens humains font l’essentiel de notre métier. La satisfaction des clients semble aussi être le moteur ultime de notre métier de services.

Laura Guarino: "Je pense que l’image de notre métier est négative et faussée. Le métier offre de la flexibilité et c’est l’image du métier qu’il faut améliorer : l’expérience du COVID a particulièrement fait évoluer le métier vers une dimension 2.0 qui offre cette flexibilité nettement plus importante qu’elle n’y paraît."

 

CDS : Comment parvenez-vous à concilier votre vie professionnelle et votre vie personnelle ?

LG

Je suis maman de deux enfants en bas âge et cela nécessite une organisation stricte…mais çà on connait.

Je pense que l’image de notre métier est négative et faussée. Le métier offre de la flexibilité et c’est l’image du métier qu’il faut améliorer : l’expérience du COVID a particulièrement fait évoluer le métier vers une dimension 2.0 qui offre cette flexibilité nettement plus importante qu’elle n’y paraît.

HS

Je joue un peu à TETRIS pour concilier l’agenda professionnel et personnel. Surtout avec trois enfants. Mais je constate une évolution positive de la flexibilité du travail depuis ces dernières années.

CDS

J’entends un message très positif sur la flexibilité dans l’organisation de notre métier et dans l’attractivité que cette organisation peut avoir sur les choix des candidats. Faisons-le savoir !

 

CDS : Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans vos cabinets ?

LG

Le développement de l’aspect normatif et le développement de l’approche informatique comme objectif et comme soutien de notre pratique sont les principaux challenges rencontrés.

En support de ces challenges, l’Institut et l’ICCI permettent d’acquérir formations et informations. Je constate aussi que mettre en avant les changements est essentiel pour permettre aux confrères de se les approprier. Le rôle pédagogique à ce sujet est à promouvoir.

HS

L’évolution des règlementations et leur implémentation au sein du Cabinet.

La recherche et la fidélisation des collaborateurs est un défi aigu. La promotion de la flexibilité, de l’attractivité et la créativité dont nous devons faire preuve envers les plus jeunes générations est essentielle pour assurer la continuité des missions.

CDS

Intéressant de constater que l’aspect commercial qui passe par l’acquisition et le maintien de la clientèle n’est pas considéré comme un défi.

HS et LG

Conserver les clients n’est effectivement pas le plus compliqué ni le niveau des honoraires à négocier avec les clients. La qualité est privilégiée à la quantité de clients !

Hélène Spegelaere : "La connaissance des matières entourant la réussite des clients est un must. L’écoute des clients, des collègues et des collaborateurs également".

 

CDS : Quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon réviseur ?

HS

La connaissance des matières entourant la réussite des clients est un must.

L’écoute des clients, des collègues et des collaborateurs également.

Enfin, la réactivité (pas l’urgence) nous permet de donner des réponses rapides et correctes aux clients.

LG

Les réviseurs sont des partenaires fiables et sont créateurs de confiance. C’est leur ADN. Nous respectons l’ensemble des composantes impliquées dans la vie des entreprises tout en restant indépendant,  cet équilibre nous permet d’assurer la défense de l’intérêt général et du particulier.  

CDS

En discutant ensemble, il apparaît également que les qualités d’assertivité sont importantes. Elles permettent à la profession de comprendre les enjeux, de challenger les positions des parties et de fournir un service professionnel et de qualité. Merci pour cet entretien!


Peut également vous intéresser

Le réviseur d'entreprises : une profession peu connue mais un métier d'avenir

Communiqué de presse

Dix réviseurs d’entreprises honorés en tant que Lauréats du Travail

Vous êtes fier de votre métier et vous souhaitez une reconnaissance officielle ? Devenez lauréat(e) du travail ! Nouveau délai : 31 mars 2022